L’Andromède est un vieux cargo interstellaire qui assure des
navettes plus ou moins régulières entre la Terre et les exoplanètes. Outre le
fret habituel, il a pour habitude d’embarquer des passagers. Pour ce voyage ils
seront quatre : Jarvik un commerçant plutôt antipathique, Maude Nils, une
veuve sommée de quitter la planète ainsi que Jess Kan, un assassin et Al Corn,
le policier chargé de son transfert vers la Terre. Au cours de son voyage en
hyperespace (subespace dans le récit), le vaisseau est pris dans une « perturbation magnétique ». Contraint pour survivre de faire appel aux compétences
de pilote hors pair de Jess Kan, Le capitaine, Ian Torf et son second Bud Tyrel
n’ont d’autre choix, une fois la perturbation franchie, que de faire atterrir
le vaisseau sur la planète la plus proche. Comme il se doit, la planète est
habitée. Les naufragés feront connaissance avec les Psariens, une population d’humanoïdes,
qui au premier abord semblent amicaux. Pourtant, ces derniers se révéleront
beaucoup moins fréquentables qu’il n’aurait semblé.
Récit classique de science-fiction spatiale, de Space-Opera,
Orage magnétique de Jean-Pierre Garen, hormis les noms de ses personnages qui
semblent un peu bizarres, reste cohérent. Bien sûr, l’inévitable présence d’humanoïdes
sur la planète, constante chez les auteurs de science-fiction, permet au roman
d’exister. Là encore on retrouve le mythe de la montagne maudite, endroit à
éviter à tout prix.
Le récit pose la question de l’interaction d’une société « évoluée »
sur l’évolution d’une culture indigène de type pastoral. Les naufragés ne
peuvent camoufler leur vaisseau et n’ont donc d’autre choix que de faire usage
de leur technologie devant les yeux de la population locale. Le sacro-saint
principe de non-ingérence, cher aux auteurs de science-fiction n’est donc pas
respecté ce qui entraînera la convoitise de certains autochtones. Pourtant, la
fin du récit tendra à démontrer une volonté commune (naufragés et indigènes) à
conserver le mode de vie local. Ce roman est intéressant et est à rapprocher du
Rescapé de la Terre de P.-J. Hérault, paru quelques semaines plus tôt, qui présentant
un synopsis relativement similaire, se montre néanmoins différent en
privilégiant une ingérence technologique graduée.
Orage magnétique, paru en 1976, est un honnête roman de science-fiction,
tout à fait dans la ligne éditoriale du Fleuve Noir Anticipation de l’époque,
qui reste agréable à lire et permet au second degré de se poser quelques
questions toujours d’actualité dans les œuvres de science-fiction (même si
celles-ci sont présentées de manière plus conforme à nos connaissances scientifiques
actuelles).
Note : 7,5/10